- drolatique
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• 1565, repris 1832; de drôle♦ Littér. Qui a de la drôlerie, qui est récréatif et pittoresque. ⇒ cocasse, curieux, drôle, plaisant. Un personnage, une figure drolatique. ⇒ bouffon, burlesque. Les « Contes drolatiques », de Balzac. « elle avait une franchise amusante, des boutades drolatiques » (R. Rolland). ⊗ CONTR. Banal, triste.drolatiqueadj. Litt. Comique (en parlant d'un texte, d'un spectacle).⇒DROLATIQUE, (DROLATIQUE, DRÔLATIQUE) adj.Littér. [Correspond à drôle I A; en parlant d'une pers., de ses attributs, d'une œuvre ou d'une situation] Qui a de la drôlerie (cf. drôlerie B), fait rire par son pittoresque. Personnage, figure, esprit drolatique; histoire, scène, situation drolatique; les Contes drolatiques de Balzac. Synon. bouffon, burlesque, cocasse, comique, drôle (cf. drôle I A 1); anton. triste, ennuyeux. Lagier apportait une verve si drolatique, si cocasse, si amusante (GONCOURT, Journal, 1888, p. 755). Il s'amusait du bagout drôlatique de l'homme et de son inaltérable bonne humeur (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1028). Dieu qu'Oriane est drolatique! Le plus fort c'est que pendant qu'elle l'imite, elle lui ressemble! Je crois l'entendre (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 461) :• 1. Il ne restait plus qu'à faire danser le sujet, qui se contournait sinon de la façon la plus élégante, du moins d'une manière fort drôlatique pour la plus grande joie des spectateurs.D'ALLEMAGNE, Hist. des jouets, 1902, p. 210.SYNT. Exemples, inventions, imaginations, paradoxes, songes, suppositions drolatiques; portrait, tableau, spectacle, quiproquo drolatique; remarques, anagrammes, boutades, jurons drolatiques; imitateur drolatique.— Emploi subst. avec valeur de neutre. Paradis et Petit-Pouce en pleuraient, eux, de l'énormité du drôlatique (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 29) :• 2. Daudet lui fait remarquer le drolatique de l'excuse d'un homme qui se croit moins coupable en prenant un secrétaire de ses injures...GONCOURT, Journal, 1885, p. 475.Rem. On rencontre ds la docum. le verbe drolatiser, en emploi abs. Rendre drôle (cf. drôle I A 1), drolatique. Il y aurait même là matière à un gros drame fratricide (...) mais nous sommes au Japon et, vu l'influence de ce milieu qui atténue, rapetisse, drolatise, il n'en résultera rien du tout (LOTI, Mme Chrys., 1887, p. 192).Prononc. et Orth. :[
]. Cf. drôle. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. [1565 Rabelais ds BL.-W.4-5]; 1569 songes drolatiques titre d'ouvrage (Archives du Nord, B 13207, f° 118 ds IGLF) — 1611 drolatique, COTGR.; de nouv. 1803 (BOISTE); 2. 1832 subst. (BALZAC, Corresp., p. 185). Dér. de drôle; suff. -(at)ique. Fréq. abs. littér. :149.
DÉR. Drolatiquement, adv. D'une manière drolatique. Après, il s'est moqué très drolatiquement du petit cavalier à la plume de Detaille (...) avec sa « petite ombre » derrière l'oreille (GONCOURT, Journal, 1882, p. 210). Un long article, où je suis apprécié assez drôlatiquement, en un style bizarre (VERLAINE, Corresp., t. 2, 1888, p. 133). — []. — 1re attest. 1590 drollatiquement (PH. DE MARNIX, Differ. de la Relig., I, II, 1 ds HUG.), attest. isolée; de nouv. 1845 (BESCH.); de drolatique, suff. -(e)ment2. — Fréq. abs. littér. : 14.
BBG. — ARICKX (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, n° 3, p. 126. — MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 286.drolatique [dʀɔlatik] adj.ÉTYM. 1565; repris par Balzac, 1832, les Contes drolatiques (pastiche du moyen français); de drôle.❖♦ Littér. Qui a de la drôlerie, qui est récréatif et pittoresque. ⇒ Cocasse, curieux, drôle, plaisant. || Un personnage, une figure drolatique, dont la bizarrerie, l'originalité prêtent à rire. || Histoire, scène, situation drolatique. ⇒ Bouffon, burlesque.1 Sous ce chapeau, qui paraissait près de tomber, s'étendait une de ces figures falotes et drolatiques comme les Chinois seuls en savent inventer pour leurs magots.Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 527.2 (…) je ne serai jamais rédacteur dans un journal vertueux, à moins que je ne me convertisse, ce qui serait assez drolatique.Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, éd. critique Matoré, p. 33.3 Je trouve toujours assez drolatique de voir d'honorables bourgeois se mettre sur leurs fumerons et retirer leur huit-reflets pour entendre exécuter un hymne révolutionnaire, plein d'appels aux armes, plein de sang et de fureur, plein de meurtres sacrés.G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VI, IX, p. 460.♦ N. m. || Le drolatique de cette histoire, c'est que…❖CONTR. Banal, fastidieux, triste.DÉR. Drolatiquement.
Encyclopédie Universelle. 2012.